L'actualité de la crise : LA PARTIE CHANGE DE TERRAIN, par François Leclerc

Billet invité

Le moment est arrivé où tout peut basculer, où au lieu d’être sauvée la Grèce peut être coulée par le fond, les péripéties devenant secondaires par rapport à l’enjeu.

La question que se posent les dirigeants européens est des plus simples : « comment donner le plus de force à la démonstration que vous voulons faire, en faisant plier les Grecs et en leur accordant des fonds – ce qui nous expose à ce que ce nouveau sauvetage ne fonctionne pas plus que le précédent – ou bien en les excluant une fois pour toutse de la zone euro comme des pestiférés » ?

Cette interrogation prend tout son relief, si l’on considère que le candidat suivant – l’Espagne – est déjà dans les starting-blocks et que son gouvernement prend un mauvais départ dans la lutte contre le déficit (en dépit des apparences). Une sévère mise au point est indispensable, alors que le gouvernement italien s’efforce toujours de négocier avec les Allemands un assouplissement de leur politique et l’obtention d’une assise financière, car tel est l’objet de la rencontre prévue ce vendredi à Rome entre Mario Monti et Angela Merkel. Les pressions destinées à amender la stratégie suivie doivent cesser, les tergiversations stopper.

Un autre paramètre entre aussi en ligne de compte dans la réflexion : quelle est la solution la moins chère, sauver la Grèce ou la couler ? Au moment où les commentaires rassurants convergent à propos de l’ampleur du choc de la seconde option et de la capacité à y faire face, la tentation est grande de changer son fusil d’épaule. Car les derniers chiffres de l’économie grecque démontrent clairement que le plan en discussion est déjà dépassé alors qu’il n’est pas encore adopté. Que l’objectif de parvenir à une dette correspondant à 120% du PIB en 2020 n’est pas atteignable.

A l’appui de cette présentation du débat qui a lieu actuellement au sein de la direction européenne – qui est divisée à ce sujet – un dernier épisode vient d’être révélé par le quotidien grec Kathimeri. Le groupe de travail de l’Eurogroupe aurait exigé que les pensions de retraite soient diminuées afin de combler le trou de 325 millions d’euros restant dans le plan voté par les députés dimanche soir dernier, alors que le gouvernement grec proposait de couper dans les crédits de l’armée, dans les fonds d’investissement et dans le secteur de la santé. C’est bien une démonstration à portée générale pour toute l’Europe qui doit être faite.

Membre du conseil des gouverneurs de la BCE et président de la Bundesbank, Jens Weidmann joue sa partie dans la tentative de couper court à toute remise en cause de la stratégie du gouvernement allemand. Au nom de la loi suprême inscrite au fronton de la BCE, qui lui interdit de financer les États pour préserver son indépendance, il met en cause deux aspects de la récente politique de celle-ci. La première qui a pour conséquence de fragiliser les Banques centrales nationales en leur faisant prendre en pension des actifs de moindre qualité à la faveur de ses LTRO (prêts à trois ans aux banques), la seconde qui prévoit de redistribuer aux États membres, au titre de participation de la BCE au sauvetage de la Grèce, les revenus provenant des obligations souveraines du pays qu’elle détient.

De l’issue des débats masqués en cours dépend le sort qui va être réservé à la Grèce, et au-delà, la poursuite ou l’inflexion de la stratégie européenne allemande. L’existence de ceux-ci – ainsi que leur âpreté – reflètent une indécision grandissante à propos des choix à faire, même si les piètres résultats obtenus jusqu’à ce jour ne plaident pas en faveur de la poursuite de l’application du plan A, il n’est pas acquis que les partisans d’un plan A’ puissent l’emporter.

Ce qui se joue, c’est aussi l’élargissement ou non des marges de manœuvre des futures directions allemande et française, une fois le cap des élections passé. Car pour sa part, David Cameron a déjà tranché et reste inflexible, se refusant à tout assouplissement de sa politique, telle que le FMI continue de la préconiser, et derrière lui les Américains qui s’inquiètent de voir l’Europe sombrer dans la récession. L’Italie vient officiellement d’y entrer aujourd’hui, poursuivant la partie sur un nouveau terrain.

141 réponses sur “L'actualité de la crise : LA PARTIE CHANGE DE TERRAIN, par François Leclerc”

  1. Pourquoi pas un plan triple A » » »+++++ qui consisterait à ne plus payer d’intérêt sur les dettes souveraines par définition moins risquées et de restructurer massivement les dettes qui manifestement ne seront éteintes que par le décès ou le meurtre des préteurs.

  2. Ah y est suis tout perdu, j’avais déjà du mal à suivre ,mais là !!! La BCE qui n’a pas le droit de financer un état ,la BCE donne au FESF les titres grecques en échange d’obligations FESF . C’est un peu comme je te fais une traite de 10000€ , tu me fais une traite de 10000€ , et on les mets a l’escompte , cela s’appelle de la CAVALERIE????
    http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/0201890260049-dette-grecque-la-bce-effacerait-moins-de-10-milliards-d-euros-286956.php

    1. Se défaussant sur le FESF, la BCE fait supporter le risque à celui-ci, qui bénéficie de la garantie des Etats. Celui de ne pas être au final remboursé par la Grèce, tout en devant rembourser la BCE de son prêt.

      1. Merci François , mais pour que le FESF puisse rembourser , et ben la BCE n’a qu’à faire un prêt au FESF , afin que le FESF puisse le redonner à la BCE. Cela me fait penser à la transitivité du gruyère.

        Plus t’as du gruyère , plus y a des trous
        Plus t’as des trous , moins il y a du gruyère
        Donc plus t’as gruyère , moins t’as du gruyère

      2. C’est très malin si le but poursuivie par la BCE est de se débarrasser des risques sur les états sans leur demander leurs avis, reste que cela fragilise encore plus le FESF.

      3. On va dire les choses autrement : aider ou couler la Grêce de manière conventionnelle ne permettra pas de régler la question.

        Pas de solution dans l’arsenal classique. Il va falloir vraiment innover, ce qui parlant de ce que sont devenues les institutions européennes sera authentiquement révolutionnaire.
        Un retour aux sources en somme, si l’on veut rester optimiste quant à la construction européenne.

  3. J’ai deux questions (en apparence indépendantes, mais liées en réalité) :

    1) C’est quand les prochaines (vraies) élections en Allemagne ? (2013 non ?)

    2) Existe-t-il une version allemande du blog de Jorion ? (Anglaise, oui, mais allemande ?)

    1. @ Léoned

      1/ Elections législatives en Allemagne en 2013
      2/ Non, il y a déjà eu des papiers traduits en allemand en revanche par des lecteurs/intervenants. Si c’est une manifestation de volonté de votre part, sachez que nous sommes preneurs 😉

      1. Désolé, mais j’en suis fichtrement incapable !

        Mes connaissances dans la belle langue de Goethe ou des Grimm avoisinent le zéro absolu !

        🙂

      2. Peu d’allemands ici parce que leur vision du management de l’économie est radicalement différente de ce qu’on trouve d’ordinaire sur ce blog. Ils sont responsables, sérieux, efficaces, brise-burne, ont l’esprit de corps, mettent de côté…

        Ici il y a un côté verbiage « pour le sport », souvent destiné à faire briller son auteur, qui est le contraire de la pensée efficace teutonne. Personnellement j’adore les contorsions sémantiques mais en terme de réalisme ça marche rarement bien.

        Il y a certes le climat. De plus la France vécu bien longtemps sur le dos de ses colonies. Ca engendre de mauvaises habitudes. Si je puis me faire mettre…. tout en étant désolé de recuire ces vieux poncifs.

        Sans oublier que De Gaulle, bon natif du nord, tenait plus du tudesque que du marseillais. Heureusement il y eut Hautecloque, que montgénéral aimait tant, pour venir tempérer un peu la chose !

      3. @mike

        Votre description de l »efficacité » teutonne donnerait presque raison a Todd et pourtant je trouve qu’il manque un peu de nuance sur le cas allemand…

      4. @mike

        les allemands parlent bien plus facilement d’argent que les français (et sont bien plus attentifs par ex sur les dépenses publiques, comme bcp de pays du nord. En france, les médias sont aussi d’une discrétion de rose sur ces sujets).

        pour le reste, moi j’ai çà :
        -« D’après l’observatoire Européen de l’Epargne, l’Allemagne est le pays où le taux d’épargne est le plus important avec 17 ,2% suivi par la France avec son taux d’épargne de 16,8%. » http://www.icibanques.com/icibanques-blog/epargne/les-menages-francais-epargnent-plus-que-les-europeens.php ou http://www.latribune.fr/static/divers/graph/epargnezoneeuro/epargnezoneeuro.swf?width=900&height=500 sur les comportements ou les motifs .

        -Productivité, temps de travail et taux d’emploi dans l’Union européenne : http://www.robert-schuman.eu/question_europe.php?num=qe-45
        Labour Productivity Levels – Data: GDP, Annual Hours Worked, Total Employment, Total Hours : http://stats.oecd.org/Index.aspx?DatasetCode=LEVEL

        -Le taux de syndicalisation en Europe
        Danemark……. 87,5 %
        Suède…………… 82 %
        Finlande………. 79 %
        Belgique………. 69 %
        Italie……………. 35 %
        Grande-Bretagne…. 30 %
        Allemagne…………… 28 %
        Pays-Bas……………. 27 %
        Etats-Unis…………. 17 %
        France……………….. 8 % http://maugus-news.blogspot.com/2004/12/le-taux-de-syndicalisation-en-europe.html
        à noter que les systèmes syndicaux sont très différents : par ex en france, c’est l’accord syndical le plus favorable à l’employé qui s’impose, que l’on soit syndiqué ou non, quelque soit l’entreprise, en allemagne, cet accord ne s’applique qu’aux syndiqués dans l’entreprise concernée. ou à peu près. çà explique le taux de syndicalisation (et le corporatisme…qui existe en france (« république corporatiste ») mais discrètement, puisque c’est contraire à la culture politique (contrat social égalité etc). clairement une certaine hypocrisie, du moins de la part de certains corps.)

        http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Bairoch (conseiller économique au GATT à Genève de 1967 à 1969, professeur à l’Université Sir George Williams (Concordia) à Montréal de 1969 à 1971, et directeur d’études à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes de 1971 à 1972. En 1972 il fut nommé professeur d’histoire économique à l’université de Genève où il enseigna jusqu’à sa retraite en 1995.
        Il fut aussi professeur invité à Harvard et au Collège de France, consultant au BIT et Docteur honoris causa de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Zurich) :
        « Paul Bairoch s’est particulièrement attaché à remettre en cause certaines idées reçues en économie, notamment celles qui soutiennent qu’il existe un lien entre le libre-échange et développement socio-économique. Il tenta de démontrer cette thèse en étudiant les politiques protectionnistes aux États-Unis.
        Il chercha aussi à mettre en évidence que la colonisation ne permit pas aux colonies de réaliser leur décollage industriel mais qu’elle fut aussi un poids pour les métropoles, lesquelles profitèrent d’un taux de croissance moins élevés que celui des pays non colonisateurs.  »

        Il existe en effet en france une frontière imaginaire entre ce qui autrefois était les pays de langues d’oc, au sud, et ceux de langue d’oïl, au nord, les uns plus latins de culture les autres plus germains. à relativiser cependant : du temps a passé, et il y a moult exceptions (normands bretons basques alsaciens etc…). Cependant, e ne vois pas ce que vient faire dg dans votre histoire : il a eu une large majorité dans le nord du pays et une nette minorité dans le sud?

        le climat? quel est le rapport entre le climat et le sens des responsabilités, le sérieux, l’efficacité, l’épargne etc…? sous les tropiques on est moins responsable, plus dispendieux…etc ?
        à savoir juste sur votre comparaison : en allemagne, quand le thermomètre dépasse un certain seuil, le directeur renvoie les élèves chez eux ; si on appliquait ce seuil en france, il faudrait supprimer la moitié des jours d’école (à la louche).
        pour « responsable, sérieux, brise burne » je vous laisse à ces idées. je signale qd même que c’est pas sympa ni pour eux ni pour les autres voire rappelle de sombres épisodes.

        « tout en étant désolé de recuire ces vieux poncifs. »
        si je puis me permettre : pourquoi le faire si çà vous désole?

      5. Ici il y a un côté verbiage « pour le sport », souvent destiné à faire briller son auteur, qui est le contraire de la pensée efficace teutonne. Personnellement j’adore les contorsions sémantiques mais en terme de réalisme ça marche rarement bien

        Les poètes ne comptent pas dans la Cité ? N’ont jamais compté ? Les Hugo, les Rimbaud, les Racine, les Molière, les Villon, les Céline, les Aragon, Éluard, Genet… les Goethe, Hôlderlin, Rilke, Nietsche, Jûnger*, Hesse, Zweig, Mann, Kafka. Brecht…
        *

        Qu’il suffise d’indiquer qu’entre le nihilisme amené à sa perfection, et l’anarchie sans frein, l’opposition est profonde. Il s’agit de savoir, dans ce combat, ce que le séjour des hommes doit devenir, un désert ou une forêt vierge.

        E. Jûnger, Sur les falaises de marbre  (1939)

      6. Sylla-bique, ouais ouais, un certain Secondat de La Brède qu’en aurait causé des « climats », asqu’y parait…
        Y’aurait-y des (t)races encore, Sylla-bique ?
        Pour le gus « dg », de son charmant petit nom (merci pour lui, ça lui sied la nanification patronymique)…, ben ouais, résultats de son ballotage au premier tour de 65 contre le charentais, le cas nuée et la raclure vigne en cours : y’a bien du vote géographique… voire climatique, même que c’est assez hyperstable le bischit climatique depuis 50 berges dion…
        http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1966_num_16_2_418454

      7. Je généralisais bien sûr Vigneron. Et pourrai ajouter que la culture de l’apprentissage est à mon sens une grosse supériorité de la pratique sur la rhétorique. D’un autre côté les casques à boulons font peur. Le « Mieux vaut une injustice qu’un désordre » de Goethe constituant un raccourci saisissant

      8. Pour avoir vécu et travaillé en France puis maintenant en Allemagne, je trouve avec le recul que les français sont très casse bonbons, contrairement aux allemands, surtout au boulot où la marge d’autonomie est souvent très réduite, avec contrôle tatillon bureaucratique du chef tuant toute envie
        d’initiative. Sans compter cette manie de se faire des enfants dans le dos pour un oui ou un non, entrainant un climat de suspicion chronique et de susceptibilité parano.

        Les allemands sont toujours polis, s’engueulent jamais, même quand il y a des problèmes.

        Sans compter le cliché de la rigidité disciplinaire germanique. Ici je vois des gars travailler les jambes sur le bureau ou faire la sieste 15 minutes dans la même position avec la cravate posée sur les yeux. Personne ne leur dit rien, chacun vit sa vie comme il l’entend.

        De temps en temps, ils s’envoient une balle de caoutchouc à travers le bureau pour s’amuser,
        sorte de hand ball improvisé. Discutent souvent en rigolant très fort, y compris dans les réunions.

        Pour comparaison, en France, j’ai vu un stagiaire ingénieur qui ayant eu un petit coup de pompe,
        avait posé sa tête sur ses bras sur le bureau pour faire un petit somme d’une dizaine de minutes vers midi, un sous directeur l’a vu, et je vous dis pas ce que le stagiaire a pris, puis un avis défavorable envoyé à son école et il n’a pas eu son diplôme, rien que pour ça, à vomir.

      9. Je dois dire que la suite de ce fil que j’ai initié me désole !

        Marre de la « germanophobie » comme on dit maintenant. Les proportions d’andouilles et de génies des deux côtés du Rhin sont comparables.
        J’ai connu des Allemand(e)s très c… et d’autres adorables.
        Me suis parfois affronté avec l’un ou l’une d’entre eux, mais pas parce qu’il ou elle était allemand, mais parce qu’on était pas d’accord. Kif-kif avec mon voisin d’en face, quoi.

        Quant aux « légendes » sur la discipline nordique et le « laxisme » sudiste, là aussi Marre ! Et pas qu’un peu :c’est ça qu’on est en train d’essayer de faire avaler à nos voisins d’outre-Rhin (contre toutes les stats publiées), parce que la Droite allemande crève de peur de foirer les prochaines élections.

        Alors, est-ce la peine d’en rajouter ?

        C’est pour ça que j’avais posé ma question initiale : des articles comme ceux de Fr. Leclerc ou de P. Jorion, traduits en allemand et diffusés largement, ça, ça pourrait aider.

        (Remarque au passage : les traduire en italien c’est très bien aussi 🙂 mais ça empêche pas !)

      10. @ sylla

        Il existe en effet en france une frontière imaginaire entre ce qui autrefois était les pays de langues d’oc, au sud, et ceux de langue d’oïl, au nord, les uns plus latins de culture les autres plus germains.

        Une frontière imaginaire, que neni ? Le sud a été colonisé par le nord, suite à la défaite des languedociens et de Pierre II d’Aragon à la bataille de Muret en 1213. C’est sans doute la seule croisade qui ait été conduite contre des populations chrétiennes.

        Bataille de Muret

        Evidemment la plupart des français ne le savent pas, car l’histoire a été écrite par les vainqueurs du nord, un nord où les francs étaient plus implantés que dans le sud.
        Suite à cette défaite et faute d’héritier, le Comté de Toulouse sera annexé au royaume de France par Saint Louis, fils de Blanche de Castille.
        Il n’en demeure pas moins que la langue d’oc (plus latine que le français) s’est perpétuée jusqu’à la génération de mes parents sans interruption. Mes grands parents ont appris cette langue avant que d’apprendre le français.
        Il aura fallu sept siècles à la puissance centrale française pour éradiquer cette culture.
        Mais c’est surtout la conjonction, du jacobinisme français, de l’école publique obligatoire de la République, de l’urbanisation des modes de vie, et finalement de la télévision qui auront porté le coup de grâce à cet héritage culturel.
        Ironie de l’histoire, c’est aujourd’hui la culture française elle même qui est menacée par la suprématie mondiale de l’anglais, langue des nouveaux croisés de la mondialisation libérale.
        Tout comme les élites languedociennes se sont francisées, lorsque le pouvoir s’est déplacé vers l’Ile de France, de même les élites française s’anglicisent depuis que l’étendard français a mordu la poussière à Waterloo et surtout depuis la défaite de juin 1940. Car le centre du pouvoir s’est d’abord déplacé vers l’Angleterre et ensuite vers les USA.
        Alors quand on pense que l’on va faire l’Europe en quelques décennies, je ne puis m’empêcher de sourire. Il faudra des siècles…

      11. Vigneron, pardonnez moi si je ne saisis pas entièrement votre idiome.


        La théorie des climats… de beaux extraits wiki pour vous faire rire :
        « Les peuples qui habitent les climats froids, les peuples d’Europe sont en général pleins de courage ; mais ils sont certainement inférieurs en intelligence et en industrie ; et s’ils conservent leur liberté, ils sont politiquement indisciplinables, et n’ont jamais pu conquérir leurs voisins. En Asie, au contraire, les peuples ont plus d’intelligence, d’aptitude pour les arts, mais ils manquent de cœur, et ils restent sous le joug d’un esclavage perpétuel. La race grecque, qui topographiquement est intermédiaire, réunit toutes les qualités des deux autres. Dans le sein même de la Grèce, les divers peuples présentent entre eux des dissemblances analogues à celles dont nous venons de parler : ici, c’est une seule qualité naturelle qui prédomine, là elles s’harmonisent toutes dans un heureux mélange . »
        Aristote, Politique
        Comme quoi, les industrieux n’étaient pas perçu comme étant au nord vu de grèce à cette époque…

        « Des siècles, des pays, étudiez les mœurs
        Les climats font souvent les diverses humeurs »
        Nicolas Boileau, Art poétique (nb : « humeur » signifie plutôt « caractère » aujourd’hui, par ex la mélancolie est une humeur, c’est cet ancien sens qu’ont emprunté les anglais pour forger l’humor récupéré en france comme « humour ».)

        Et celui que vous citez (lui ne parle pas d’une nature des populations, ou de caractères, sens où semble l’utiliser Mike, et qui me paraît fallacieux, mais uniquement de lois) :
        « Ce sont les différents besoins dans les différents climats, qui ont formé les différentes manières de vivre ; et ces différentes manières de vivre ont formé les diverses sortes de lois »
        Montesquieu, L’Esprit des lois

        Avec tous les micro-climats, et les DOM, on est pas rendu en france 😀 sans compter l’europe!

        Reste que la loi fondamentale, la constitution, ne relève pas (ou plutôt ce que l’on y met) de ce relativisme : liberté-égalité-fraternité par ex ne relève pas du taux moyen d’humidité ou de la pente du terrain, à mon sens. Si la subsidiarité s’impose, encore faut il décider ce qui se décentralise (et à l’inverse ce qui doit se centraliser)…

        Sur ce vote, certes sans trop me fatiguer (wiki encore), j’ai trouvé çà :
        premier tour second tour
        Charles de Gaulle 10 828 521 44,65 % 13 083 699 55,20 %
        François Mitterrand 7 694 005 31,72 % 10 619 735 44,80 %
        Jean Lecanuet 3 777 120 15,57 %
        mouais…de gaulle né dans le nord, et mitterrand en charente, çà ferait selon vous un vote nord/sud…la gauche au sud, le centre droit au nord…mouais…bof.
        C’est vrai que si je me souviens bien, il y a eu des clivages encore géographiques lors de la révolution (marseille/paris, ou encore les girondins).

        Je suis sans avis ni même opinion : il faudrait voir aussi toutes les autres élections et surtout les tendances par circonscription sur l’ensemble des élections. Et encore, statistique ne fait pas vérité. (pasqua : alpes maritime, lepen : morbihan, marchais : calvados, bayrou : pyrénées atlantique, hollande : seine maritime, mélenchon : tanger/ seine maritime/jura, joly : oslo etc… en tous cas pour les présidents de partis ou les candidats, çà ne marche pas votre truc).

        @Mike : « Le « Mieux vaut une injustice qu’un désordre » de Goethe constituant un raccourci saisissant ».
        L’injustice n’est elle pas déjà un désordre, présent ou en germe?

      12. Leoned, je n’ai point commis de germanophobie me semble. Juste une tentative de comparaison. Se trouve que je connais fort bien les deux cultures, avec leurs plus et leur moins – selon moi.
        De plus Fnur me paraît plutôt phile que phobe…

        Z’allez pas nous resservir que tous est uniforme, sans modes de fonctionnements divers et autres spécificités. Avez-vous réfléchi à comment la langue allemande voit le monde, de par sa syntaxe etc… par comparaison avec la langue française ?… deux mondes.

        Quand au mot de Goethe, Sylla, si je devais l’adapter au ressenti français qui est le mien, il deviendrait son contraire exact. « Mieux vaut un désordre qu’une injustice ». C’est une des raisons qui me font aimer cette nation impossible.

        Merci à Macarel pour son point de vue

      13. @Sylla :
        Sur la th. des climats , Francis hallé , (le rameur des cimes) , a produit une thèse similaire des plus pertinente : les especes végétales ou animales qui ne connaissent pas l’ hiver n’ ont pas développé de caractères adaptatifs dans cette direction …. celà ouvre des perspectives , pour les insectes par ex , qui chez nous n’ ont pas le bonheur de connaitre leurs parents …et pour Sapiens celà aussi peut influer tant au niveau génétique que culturel .

      14. Oulah Sylla ! C’est beaucoup plus que ça la théorie des climats de Montesquieu. C’est une bonne partie, particulièrement indigeste, de son Esprit des Lois. Et Bodin en avait pas mal causé avant lui. Et au total ça pèse pas mal et toujours ce genre de mythes « anthropo-climatiques » (Nord/force/monarchie, Sud/religion/despotisme, tempéré/raison, justice, etc, etc).
        Et pis quand je mets un lien vers la Revue de Sciences Politiques de 66 qui analyse le vote géographique pour de Gôôlle, le Charentais, le cas nu ehhh et Vigne en cour au premier tour de 65, ben faut feuilleter patate… très instructif…
        http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1966_num_16_2_418454

        Kercoz, oh ??? C’est pas vrai ?!! Z’ont découvert que les palétuviers étaient gélifs ??? Tain ! C’est une révolution !

      15. @Macarel

        précision : « il existe une frontière imaginaire » : au présent : aujourd’hui elle est imaginaire, non réelle (c’est à dire institutionnelle, la frontière relevant de la loi, ou plutôt du traité).

        Le sud fut largement comme vous le dite sous domination romaine, bien plus que le nord. Pendant 400 ans. « Franc », en langue franque, çà veut dire « libre ».

        « Il aura fallu sept siècles à la puissance centrale française pour éradiquer cette culture. »
        Éradiquer, c’est exagéré, puisqu’elle perdure, même si ce ne fut clairement pas la joie…Le dénigrement des cultures populaires ne sévit pas que dans le sud, vous savez…
        Et l’allemagne fut unifiée de même, par la force et par la langue, de même l’angleterre, les états unis, l’italie, la russie, la chine etc…

        Et bon, c’est par facilité que l’on parle de langue d’oc, et de langue d’oïl (« oc » et « oïl » étaient juste deux manières de dire « oui »). En réalité il y avait bien moins d’unité que cela dans les dialectes, au nord comme au sud, à l’est comme à l’ouest.
        Plus de cent ans après françois 1er et l’édit de villers coteret qui instituait le françois (lire françouè 🙂 ) comme langue administrative, Louis xiv s’adressait encore à « ses » peuples : « le » peuple français est surtout une fiction de la révolution.

        « Mais c’est surtout la conjonction, du jacobinisme français, de l’école publique obligatoire de la République, de l’urbanisation des modes de vie, et finalement de la télévision qui auront porté le coup de grâce à cet héritage culturel. »
        Non, je ne pense pas : à mon sens, c’est surtout le mépris des élites, un élitisme qui va parfois malheureusement de paire avec un orgueil mal placé et du mépris. Les médias, l’école n’en étant que le reflet (vous remarquerez que aujourd’hui l’urbanisation est à son summum, que la télé de même, ainsi que la scolarisation, mais que les langues régionales renaissent

        Je ne connais pas trop cette période autrement que sur le plan linguistique ou à la limite théologique. Je crois savoir que cette croisade fut lancée par le pape…qui n’était ni nordiste, ni franc, et que ce sont surtout les vassaux (Bourgogne, flandre…parfois plus puissants que le roi) qui participèrent à cette guerre, le roi, philippe auguste (qui commença roi des francs et finit roi de france), non.

        Mais : st louis, né en 1214 ; bataille de muret, en 1213. Il a annexé le comté de toulouse après cette bataille dites vous…?

        P.S. : « Alors quand on pense que l’on va faire l’Europe en quelques décennies, je ne puis m’empêcher de sourire. Il faudra des siècles… »
        Là, vous prêchez un nouveau converti…la diversité de culture ne me dérange pas, au contraire, même s’il y a de grands écarts au niveau des cultures politiques, mais je vois mal une démocratie sans au moins une langue commune ou une population multipolyglotte, ce qui n’est aujourd’hui clairement pas le cas, ni l’un, ni l’autre.
        Des siècles peut être pas, mais avec leurs méthodes actuelles, ce n’est pas demain la veille.

      16. Mike : oui, contrairement à Goethe, j’ai aussi l’impression que les français sont plus attachés à la justice qu’à l’ordre.

      17. Là aussi, sur cette question d’ordre, j’ai trouvé plus de désordre en Allemagne, peu de contrôles tatillons à tord et à travers, ça avance souvent dans le désordre, mais comme l’avance se fait de façon collective sans chercher si c’est la faute à Pierre, Paul ou Jacques, finalement le rattrapage aux branches se fait bien.

        D’ailleurs, une façon de s’en rendre compte, c’est de rouler sur les autoroutes allemandes, un vrai Unordnung, ça accélère à plus de 200 km/heures, ça freine sur les bouchons Stau-Bau, les autoroutes sont en rénovation permanente, et pourtant peu d’accidents.

        Cette façon d’avancer fait plus penser à une équipe de rugby qu’à un système planifié de manière jacobine. Donc les espérances de Göthe sont un peu déçues, on est plutôt du côté des fantasques Grimm originaires de là où je suis. Belle au bois dormant et autres rote Kapchen.

      18. @sylla

        Mais : st louis, né en 1214 ; bataille de muret, en 1213. Il a annexé le comté de toulouse après cette bataille dites vous…?

        C’est un raccourci, Louis IX dit « Saint Louis » a annexé le Comté de Toulouse en 1271.

      19. Fnu’rrr, « à tord et à travers »… Euhhh, comme t’es loin d’être le seul à la faire cette bizarre fôte, disons qu’on ne tord pas l’orthographe sans faire quelque tort à la langue.
        Très bizarre ce truc avec les homophones « d’or »… y’en a pas mal aussi qu’ont du mal à ne pas écrire Hors pour Or…

      20. @ Mike (en particulier mais aussi à d’autres)

        Je ne visais personne de particulier dans mon dernier message.
        Ce que je déplorais c’est, qu’à l’occasion d’une question « purement » technique sur la diffusabilité d’un certain nombre d’analyses outre-Rhin, se soient glissés dans plusieurs textes des « poncifs » lamentables (et mortifères).

        Qu’un Allemand, un Français, un Italien, etc. (voire un Occitan et un Picard) aient leurs différences est bien entendu évident, mais sans la moindre réelle influence sur les politiques suivies.
        Au pire, elles aident les « communicants » à mieux cibler leurs slogans.

      21. @Vigneron
        çà fait longtemps que je n’ai lu montesquieu, mais je n’ai pas souvenir que la théorie des climats soit si importante en volume, même si a priori cela doit être fondamental quant à son « système ». Vous pourriez citer les si nombreuses parties qui en parlent (de la page tant à tant par ex)? Je regarderai quand j’aurais remis la main sur mes tomes.
        Bodin, je ne le connais quasiment qu’à travers des commentaires.

        Et il faudrait savoir : soit c’est du mythe, soit c’est une réalité, cette théorie des climats.
        Sinon, à mon sens, l’histoire, les processus de productions, et la démographie voire la structure parentale sont bien plus prégnants sur les éventuels clivages dont vous parlez.
        D’ailleurs, pour les cartes des votes, déjà qu’un exemple ne fait pas une règle, ni même une statistique seule une vérité, on pourrait aussi faire le parallèle d’avec les zones d’occupations lors de la guerre.
        Il faudrait de plus s’interroger sur la distribution des classes d’âge, ou le tissu économique (industrie/agriculture par ex), ou l’abstention (qui semble à vue de pif plus importante dans le sud, record en corse (et majorité absolue pour dg en corse, comme quoi le sud qui vote mitterrand ou à gauche, c’est comme une règle de grammaire…)).
        M’enfin, je découvre ici le concept de géographie électorale et de sociologie électorale qui lui fait suite. je regarderai, çà a l’air amusant voire peut être intéressant.

    2. @fnur
      On sent votre encore étonnement à voir la chose. Pour moi ce que vous dites correspond à l’ordre, l’ordre consenti, qui repose sur l’individu responsable, qui accepte les règles, qui a l’esprit de corps, qui ne remet pas en question…. Ce qui me tourmente un peu c’est d’avoir du constater les dégats qu’a pu apporter une telle société. De valets. Eichmann en fut un archétype. Je ne devrai pas, mais j’ai grandi la dedans et comme le ressuce souvent Vigneron, une première impression est bonne, surtout si elle est mauvaise.
      Bref, ce sont toujours les mêmes poncifs : les allemands gèrent, les italiens vivent. Les français, frustrés, sont au milieu.

      1. mike

        C’est sûr, la France ou l’Angleterre, USA, Russie, Espagne, Portugal…n’ont pas pratiqué d’exactions, non, nulle part, ni eu aucuns valets disciplinés pour le faire.

        Evidemment, le truc pavlovien c’est DE = Eichmann, et Marx ou Hegel n’ont jamais émis aucune critique, ni étaient allemands, c’est bien connu.

        C’est sûr aussi, ne pas respecter les règles, même les plus élémentaires, c’est tellement plus fun et sexy, le grand vent de la liberté.

        Les poncifs n’ont pas l’air de vous épargner, vous non plus.

        Vigneron

        Le B Pivot du web, je fais des coquilles, pas vous ? Comme je parle quotidiennement 3 langues différentes il m’arrive de les mélanger aussi et évidemment de louper l’orthographe, mais bon, quand je lis d’autres coms, je me dis que mon ortaugrafe n’est pas si mauvaise. Otan pour moa.

  4. Le vote accéléré du MES le 21 Février prochain n’a pas d’autre objectif que de se prémunir des effets du défaut Grec qui est prévu le 20 Mars .. et ensuite , Espagne , Portugal .
    Le texte original (et non la présentation faite par Fillon à l’assemblée en première lecture) prévoit en toutes lettres la mutualisation des pertes bancaires et leur transfert vers la dette publique ..

    Le texte actuel Chapitre 4 : Opérations – article 15 .. expose de manière parfaitement claire l’objectif de ce mécanisme : mutualiser les pertes privés pour les transférer sur le public :

    Assistance financière pour la recapitalisation d’institutions financières d’un membre du MES

    1. Le conseil des gouverneurs peut décider d’octroyer une assistance financière sous forme de prêts à un membre du MES, dans le but spécifique de recapitaliser des institutions financières
de ce membre.

    Merci de relayer au maximum

  5. Tout ce merdier dans lequel on est est une consequence (entre autres choses) d’une chose fondamentale, et je suis etonne que personne n’en parle jamais : la dissimulation et le mensonge erigees en valeurs de base dans nos societes.

    Les marchands et les banquiers n’ont de cesse de dissimuler leurs comptes aux yeux des autres marchands, banquiers, aux yeux des gouvernements, et aux yeux de leurs clients.

    Ils occultent systematiquement les origines et les montants de leurs benefices, ou tentent de le faire chaque fois qu’ils peuvent, du plus petit commercant aux multinationales geantes.

    Les marchands n’ont de cesse de manipuler les esprits par la publicite, en mentant sur leurs produits.

    Les gouvernements n’ont de cesse de faire passer des vessies pour des lanternes au « bon peuple », a tel point que ca en devient de plus en plus grotesque.

    La base du profit fait par les operateurs boursiers repose sur l’occultation d’information aux yeux des autres et sur le trafficotage de bilans d’entreprises.

    Les hommes mentent a leur femme.

    Les femmes mentent a leurs hommes.

    Les enfants mentent aux adultes.

    Et qui est totalement transparent et n’occulte rien, passe pour le dernier des idiots aux yeux des autres.

    Voici le moteur de nos vies, une facon de se comporter qui nous semble evidente et qu’on ne questionne jamais, car elle nous donne l’impression de pouvoir survivre dans ce monde ou tout le monde nous est a priori hostile, ou tout est competition entre tous.

    1. …. »Et qui est totalement transparent et n’occulte rien, passe pour le dernier des idiots aux yeux des autres. »
      C’est tellement juste ! Le jour où j’ai commencé à m’estimer (un peu) et que j’ai décidé de ne plus tricher ou mentir, …Je me suis bien vite retrouvée seule ( mais fière de l’être ) …Quelques très rares amis sont restés…Et ils resteront.
      Au delà du mensonge, je pense maintenant que c’est un profond manque d’estime, d’amour (dans le sens respect de soi ) qui nous paralyse et nous empêche de nous mettre en colère …

    2. Les hommes mentent a leur femme. Les femmes mentent a leurs hommes. Les enfants mentent aux adultes.

      Tu parles c’est bien plus les adultes qui préfèrent mentir aux enfants

      Le jj qui a toujours eu à coeur de dire toute la vérité et rien que la vérité sur les marchands de tapis.

      « Qui dit un mensonge en dit cent. » Proverbe français

      « Un mensonge en entraîne un autre. » de Térence

      Et si je n’étais pas le moins grave et le plus boulet des gens de mon temps.

      « Entre quatre yeux, pas de mensonge. » Fallait voir mon ex mais pour qui tu te prends

      Tout vendeur et menteur pour ça que le monde n’aime pas plus entendre cela aujourd’hui.

      Vous connaissez la chose, « Plus le mensonge est gros, plus il passe. » Joseph Goebbels

      Il est certain que plus les gens savent mentir et plus cela toujours gros dans la vie.

      « L’adulte n’est que mensonge. » Disait l’enfant alors dans le meilleur des mondes.

      Oui bien rare sont les grands groupes qui vous expriment autre chose.

      Vous savez quoi j’ai vraiment besoin de penser à autre chose.

      Mais comment font-ils pour supporter encore la chose.

      1. le mensonge et l’entourloupe est à la base du marketing et comme le marketing est à la base de notre économie de consommation, pas étonnant que cette catégorie soit si répandue dans notre civilisation, qualité ou défaut je ne sais pas ce que c’est, faudrait aller regarder à morale ou ethique.

        recherche commerce equitable !

      2. Le vrai problème, c’est l’incapacité des gens à prendre leurs responsabilités.

        On essaye tout compte fait d’échapper à nos responsabilités, pour des tas de raisons…

        Typiquement, on constate souvent des points de défaillance dans telle ou telle chose. On peut informer telle ou telle personne d’un risque qui pèse. Sans succès. Vu les difficultés que ça peut engendrer pour la structure concernée, on met le problème dans un tiroir en se disant que ce risque a une probabilité très faible d’arriver.

        C’est banal, c’est se réfugier dans l’habitude tout compte fait.

        Pire on rejette la responsabilité de telle chose sur l’autre. C’est presque criminel quand un parent rejette la faute sur ses enfants. Ça se passe pourtant tous les jours…

    3. @ JP
      J’ai fait le même constat récemment : le mensonge est généralisé. Pour autant, il n’est pas partout, tout le temps, chez tout le monde.
      En termes de vie privée, le mensonge est affaire de chacun. Celui qui ne ment pas passera en effet pour un naïf. J’en fais partie le plus souvent, mais j’assume et je suis heureux ainsi.
      Pour ce qui concerne le travail, le mensonge est assez répandu sous des formes diverses, même dans les institutions les plus respectueuses en apparence. Qu’est-ce qui est en jeu lorsque le mensonge s’insinue ? Souvent : la hiérarchie qui souhaite faire ce qu’elle veut. Il y a ce que l’on vous dit et l’agenda caché. La transparence, l’éthique, érigées dans de nombreuses entreprises et institutions comme valeurs sur lesquelles vous serez notés scrupuleusement. Tout ceci n’est que fadaise. C’est même ultra-cynique d’exiger la transparence de ses salariés quand la tête ne montre pas l’exemple. Mais au fond, si l’on peut, si l’on a le courage de changer, on peut aller voir ailleurs. Toutes les boîtes ne se valent pas, et heureusement, il existe encore pas mal d’endroits où l’on peut travailler dans des conditions acceptables.
      Pour la vie publique, en revanche, c’est là que ça dérape. Les mensonges que nous racontent nos dirigeants politiques sont absolument insupportables. Les dissimulations, les manipulations sont légion. C’est absurde effectivement : le peuple a élu un représentant qui le berne et le maltraite. Le mérite de la crise, c’est de révéler aussi ces comportements, ces dérives. On pouvait les accepter, nier les voir ou les entendre, quand ça allait à peu près bien. Maintenant que ça tourne mal, vu les explications que les partis dominants nous livrent à la sauce néolibérale pour faire passer la pilule de l’austérité et culpabiliser des peuples entiers en leur disant qu’ils ont vécu au-dessus de leurs moyens, le peuple, en majorité, ne gobe plus. Terminé. Ter-mi-né !!!
      Je suis plein d’espoir quand j’entends des cadres moyens ou supérieurs, qui n’ont pas à se plaindre jusqu’à aujourd’hui, et qui disent clairement par rapport au système capitaliste actuel : ça suffit ! Pour moi, c’est un signe encourageant. Le signe qu’une vaste prise de conscience percole dans les strates de la société.

      1. Non seulement le mensonge et la dissimulation sont generalises : il sont des valeurs fondamentales qui sous tendent la plupart des actions des membres de notre societe… pensez y, vous verrez…

        Connaissez vous un seul chef d’entreprise dispose a rendre public dans les moindres details ses comptes ?
        quand je parle de chef d’entreprise, je pense a tous les types de commerce, de la petite boutique de fringues a Montsanto en passant par Carrefour.
        Aucun n’est dispose a le faire, car ses concurants et ses clients decouvriraient sa marge beneficiaire.
        Et il parait qu’il ne faut pas que ca se sache….

        Quant aux institutions et personnages publiques, ils mentent car ils pensent que la « masse » a tendance a avoir des reactions de foule irrationelles, qui peuvent vite deraper : dans le fond, ils doivent etre persuades de mentir pour « notre bien », car eux, les « elites », comprennent les tenants et les aboutissants des complexites de la vie publique (ou croient les comprendre) , et il vaut mieux mentir a un peuple en majorite inculte et pret a s’enflammer sur la base de croyances infondees et/ou irrationelles : le peuple ne comprend rien a rien mais il est nombreux, il vaut mieux lui mentir pour son propre bien afin de le contenir dans une sommnolence salvatrice.

        A leur decharge, il faut bien admettre qu’il y a du vrai la dedans… mais la solution apportee est dangereuse et perverse : maintien dans l’ignorance et le manque d’esprit critique individuels, et mensonge pour en contenir les effets potentiels.

      1. Les adultes mentent aux enfants.

        Ah ! les histoires du Père Noël qui va nous sauver de la faillite si nous baissons nos salaires.

      2. Oui, mais la consequence c’est que rapidement les enfants prennent le pli par immitation : observez une cours de college, ou le comportement des enfants de cet age envers les adultes !

        C’est ainsi que ces valeurs destructrices se perpetuent de generation en generation depuis des millenaires ou plus.

    4. Les crises ont ceci de particulier qu’elles permettent au commun des mortels, tellement aliéné et tellement fier de l’être, d’entrevoir l’ombre de ce qu’il y a de l’autre côté du miroir.

      Le monde marchand n’a eu de cesse que de mercantiliser le moindre de nos espaces – racommoder est ringard – et de nous transformer ainsi en zélateurs de ses intérêts.

      Il faut entendre ou lire le pékin moyen déclarer fièrement qu’il a acheté tel objet pour « se faire plaisir« , qu’il est allé « décomplexé » aux Maldives pour « s’éclater« …, sans s’apercevoir du moule idéologique dans lequel l’enferme le malin marchand : pas de limite à mon désir – concrètement traduit, pour son plus grand profit, dans les faits par « pas de limite à ma consommation ».

      Delphin

      vous avez donc oublié le principal : les humains des pays riches se mentent d’abord à eux-même

      1. Un moyen de résister est le non achat de choses superflues, pratiquer le travailler peu et consommer peu pour vivre mieux et plus libre ! Si on se mettait massivement à faire ça, Renault ne saurait pas à qui refiler ses voitures Dacia low-cost construites au Maroc, le boycott peut être super efficace…

      2. Les humains des pays riches se mentent d’abord à eux-mêmes.

        Non, les humains des pays riches payent des experts pour leur mentir et réfléchissent longuement pour voter pour celui qui leur racontera la plus belle fable. Ces humains là ne font donc rien par eux-mêmes, il leur faut toujours élire des spécialistes.

      3. Non, les humains des pays riches payent des experts pour leur mentir et réfléchissent longuement pour voter pour celui qui leur racontera la plus belle fable.

        Non Nanard, certains humains payent des banquiers pour leur donner de bons conseils de placements/défiscalisation autorisés par des décisions promises et appliquées par des politiques élus sciemment par d’autres qu’eux, ce qui permet à ces « certains humains » de continuer à nous raconter de belles fables en toute bonne foi/conscience et se payer de mots…

      4. A Marlowe

        Ca, c’est autre chose. Les humains des pays riches votent pour élire un homme politique qui leur servira de repoussoir, leur permet de se défausser et de se déculpabiliser de leurs responsabilités.

        « Alors, le problème existe encore. Mais il est nul ce mec ! »

        Avoir de bonnes intentions pour se sentir bien, mais hurler à l’injustice dès qu’on tente de réformer dans une direction un peu pénalisante.

        Dans quelques années, la population affolée (réchauffement, biodiversité, pollutions etc.) élira un personnel politique écologique en lui crachant dessus pour les réformes dont elle n’aura pas voulu.

        L’homme politique est commode, et pour le défouloir homme de la rue et pour l’industriel soulagé par ce chiffon rouge agité ostentiblement.

        Delphin, pas dupe pour cela des politiques

    5. Dans nos sociétés où les manipulations sont courantes, donc mentir plus ou moins, il est très difficile d’ être vraiment honnête ; déjà faudra-t-il s’ interroger ici ce qu’ être parfaitement honnête veut dire.
      On ment parce qu’ on a peur ou veut davantage, on ment pour se protéger. J’ y vois un atavisme.
      Or ça nous mène où on est aujourd’ hui, cynisme, corruption, au rendez-vous.
      Pourtant nous avons des désirs de principes, de loyauté. Mais nous sommes rendus à un tel point qu’ ils semblent appartenir à un monde ancien.
      Comment sortirons nous de cette contradiction, comment nous débarasserons nous de ce fardeau?

      1. En commencant par en prendre conscience.
        Et un debut de prise de conscience, c’est de se rendre compte que ces atavismes nous ont amenes exactement ou nous sommes, et voire le tableau dans toute sa splendeur : la corruption, le mensonge d’etat, ne sont que des expressions d’un phenomene tout a fait general qui infiltre les individus a tous les niveaux.
        Il ne peut pas cesser d’y avoir de la corruption tant qu’il restera une majorite d’etres humains qui propagent ces valeurs dans leur vie quotidienne, sans meme se rendre compte que ca pose probleme.
        Les politiciens mafieux ou corrompus beneficient d’une certaine indulgence dans la population, car beaucoup se disent « si j’etais a sa place, je ferais surement pareil, a quoi bon le blamer.. ».

      2. Bonsoir,

        mensonge et croyance, il me semble étonnant que ces deux mots soient si proche l’un de l’autre dans un univers sémantique « vrais ». Je crois que chez chacun de nous l’un ou l’autre de ces mots occulte l’autre, selon les moments selon le propos ,

        En fait une croyance et un mensonge c’est la même chose l’objet est le même, c’est uniquement le sujet qui change. Et si nous pouvions tous en tant que sujet garder ça en tête, je ne sais pas où en serait nos sociétés, l’humain absolument réfractaire aux boniments: serions nous alors plus heureux, cela est il compatible avec une vie affective ?

    6. Pour répondre à l’Idée de mensonge répandu dans la société, ça va plus loin, je dirai plutôt arnaque.

    7. C’est ce qu’on appelle la corruption généralisée.. qui ne peut être combattue que par la raison et l’Amour (faire le bien)

  6. Question de fiche un peu plus le bordel dans l’UE, moi je dis que c’est le moment d’intégrer la
    Turquie. Car Merkozy, pourra lui sous-traiter la remise au pas des grecs.
    C’est-y pas qu’elle est bonne cette idée ?
    Tout cela pour dire que la « gouvernance » de l’UE est nulle à chier, et que l’on a pas fini d’en chier chacun pour notre part.
    Je ne sais pas s’il faut incriminer les peuples, plus que les gouvernements (sans doute les deux) puisque en démocratie représentative les peuples élisent leurs représentants.
    Cependant les gouvernants qui sont en général sensés être plus intelligents( ou en tout cas mieux informés) que les peuples, puisque recrutés parmi les élites de chaque pays; ces gouvernants portent de ce fait une plus lourde responsabilité que les peuples dans la situation catastrophique dans laquelle nous nous trouvons.
    Ce ne sont pas les peuples qui veulent le désordre et la guerre. Ce sont ceux qui au nom des peuples pratiquent des politiques économiques aux conséquences désastreuses et qui s’ils ne veulent explicitement la guerre, créent objectivement les conditions de confrontations violentes à l’intérieur de chaque pays, et entre pays.
    Ils sont responsables et coupables. Personne n’est obligé d’exercer le pouvoir, ceux qui l’exercent l’ont voulu, et souvent depuis très petit. Il n’est donc pas question qu’ils se défilent, lorsque les choses deviennent difficiles, alors même qu’ils en portent la très lourde responsabilité.
    Quant aux peuples ils sont responsables et coupables par leur passivité, et la facilité avec laquelle ils se laissent manipuler par des médias chien de garde des intérêts financiers mondialisés. Par le fait que le consommateur a pris le dessus, sur le citoyen.
    A la veulerie des peuples répond la démagogie des politiques. C’est un cercle vicieux.

    1. Tout d’abord la « démocratie représentative » n’est démocratique que si les représentants, tous les représentants, ont des comptes à rendre au peuple.
      Dans le contexte de « compétitivité » existant depuis la nuit des temps, il n’y a pas de gouvernant national qui n’ait pas provoqué souffrances et morts, par les décisions les plus anodines.
      Les gouvernants intelligents ne peuvent manquer de le savoir, mais désirent quand même le pouvoir décisionnaire. Et les gouvernants qui ne le comprennent pas manquent simplement de discernement.
      Donc dans la « démocratie représentative » ne veulent réellement devenir des gouvernants que des gens prêts à se salir les mains pour atteindre leurs objectifs, ou des gens trop aveuglés par leur égo pour contempler les conséquences de leurs décisions.
      Vous comprenez ainsi pourquoi l’inaction, la temporisation, le recours aux « experts responsables », et le déni, sont les premiers réflexes des gouvernants qui se sentent dans une situation délicate.

      Quand les peuples auront le temps, la confiance en soi, les moyens de communication, et l’information, nécessaires pour assumer eux-mêmes la gouvernance, les représentants de l’état ne seront plus que des exécutants.
      Notez qu’aujourd’hui on pourrait aisément trouver le temps, que la confiance en soi se construit, que les moyens de communication existent, et que seule l’information (ou son absence) reste la clé du pouvoir.

      Et qui a décrété que les gouvernants étaient plus intelligents, à part ceux-là mêmes qui ne l’était pas assez pour imposer leurs décisions autrement ?

      1. @wildleech
        « Quand les peuples auront le temps, la confiance en soi, les moyens de communication, et l’information, nécessaires pour assumer eux-mêmes la gouvernance, les représentants de l’état ne seront plus que des exécutants. »

        Les représentants sont déjà des exécutants, non pas du peuple mais des Financiers qui sont aux commandes et qui font passer leurs intérêts bien avant le peuple. L’Europe n’est pas Démocratique et sera de plus en plus une dictature.

        Nos dirigeants ont abandonnés la souveraineté de la France depuis 1973, et c’est l’idéologie ultra-libéraliste qui à pris le pouvoir. Les personnes qui décident ne réagissent pas du tout de la même manière que la pluspart des gens. Leurs coeurs n’existent pas, et nous ne sommes que des esclaves modernes leurs permettant toujours d’engranger des tonnes d’argent, sans contre partie si ce n’est celle de la souffrance psychique qui détruit notre société. Nous sommes le paradoxe complexe de l’homme consommateur, qui aspire au bonheur et qui s’aliène au matériel, alors que ce matériel détruit la solidarité qui est la seule garante de la cohésion d’une société.

    2. Toutefois, on pourrait au moins demander un débat DELORS / GISCARD, pour qu’ils nous disent
      ce qu’ils pensent de cette Europe…

  7. « Le groupe de travail de l’Eurogroupe aurait exigé que les pensions de retraite soient diminuées afin de combler le trou de 325 millions d’euros restant dans le plan voté par les députés dimanche soir dernier, alors que le gouvernement grec proposait de couper dans les crédits de l’armée, dans les fonds d’investissement et dans le secteur de la santé. »
    Il ne suffit pas de faire des économies, mais « certaines » économies. Couper dans les retraites est moins dangereux que s’aliéner les marchands d’armes et les fonds d’investissement. Logique.
    JC Juncker en MC, Draghi pour l’ABCE et l’Acommission pour la claque. La fête quoi!…

    1. Faire des coupes sombres dans les budgets militaires grecs reviendraient surtout à restreindre les débouchés des industries militaires US, allemandes et françaises. Faudrait pas déconner tout de même !

    2. Couper dans le budget de l’armée qui est faramineux ferait en effet de sacrées économies mais malheureusement ce n’est pas possible. Pourquoi ? Parce que l’UE ne nous a jamais aidé à défendre nos frontières contre les turcs qui sans cesse (plusieurs fois par semaine) violent notre espace aérien et nos eaux territoriales. Et dans ces cas là nos pilotes sont obligés de décoller pour forcer les turcs à rebrousser chemin et ça se termine souvent en dogfight.

      http://www.air-defense.net/forum/index.php?topic=13746.0
      http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=WQ&reference=P-2010-2074&language=FR
      http://www.youtube.com/watch?v=OOu0-V9gB60&feature=related
      http://www.youtube.com/watch?v=7hLsWKrEAhM&feature=related

      Donc si le budget défence du pays est important c’est parce que l’armée hellenique est seule pour protéger la frontière Est de l’UE des offensives turques.
      Et c’est volontaire de la part de l’UE car ainsi le gouvernement est obligé de dépenser une fortune en armement pour faire face aux turcs.
      Et comme la monnaie de la France et de l’Allemagne (les leaders de l’UE) est aussi l’€ et qu’en tant que partenaires ils font des prix « d’amis » à notre gouvernement, acheter des armes chez eux revient moins cher que de les acheter ailleurs …

  8. Ces 325 millions supplémentaires me font penser à Shylock :

    « Shylock est l’un des protagonistes du Marchand de Venise de Shakespeare. C’est le personnage qui exige « une livre de chair » du personnage principal. »

    C’est jamais assez quoi, jusqu’au dernier sous, et des engagements écrits etc.

    1. C’est pas grand chose 325 millions d’euros! Il doit bien exister un philantrope américain ou autre appartenant à l’élite qui puisse faire un don salvateur! C’est le moment de redorer son blason!

  9. N’oubliais pas, il se passe sous vos yeux le plus important transfert de dette privé « banques » en une dette des états, ce n’es pas une crise de l’euro, c une crise international des banques, pour faux et usage de faux en écritures.
    J’espère que nous pourrons les traduire en justice, pour crime contre l’humanité et terrorisme financier….

    1. Nous sommes conscients de cette arnaque monstrueuse. C’est très grave.Et personne n’en parle.
      Le 13 février, Ségolène Royale a été interrogé par Patrick Cohen entre 8.15 et 9.00 Ssur France Inter, au sujet du M.E.S; Patrick Cohen n’a même pas joué son rôle de journaliste car il n’a pas expliqué ce qu’était le M.E.S et n’a même pas dit « Mécanisme de Stabilité Européen », ni ses enjeux. Ségolène non plus. et a balayé le sujet d’un revers de main. C’est très énervant.

  10. …et si l’Allemagne respectait les engagements internationaux et versait -enfin- les indemnités pour les dommages concernant la 2ème Guerre Mondiale cela représenterait entre 100 et 150 milliards d’€ selon les estimations….le peuple grec ne serait martyrisé une deuxième fois ???

    1. Le problème est de savoir comment verser ces fonds au peuple Grecs et non dans un puits sans fond.

      Il faut quand même à un moment dire à tous les Grecs que s’ils veulent rester dans une communauté ils se doivent d’accepter et de faire fonctionner un minimum de règles communes comme celle d’avoir et de faire fonctionner un Etat qui est le contraire de chacun se démerde.

      Défendre les Grecs ce n’est pas accepter n’importe quoi et surtout refuser cette loi du chacun pour soi qui semble érigée en système en Grèce.

      J’ai fort l’impression que sur ce blog les commentaires font l’impasse sur ces nécessités.

      1. Non c’est trop tard pour imposer la « vertueuse austérité » qui semble tant vous séduire : il y a une situation de fait, là sous vos yeux, qui est ce qu’elle est, qui ne peut être défaite et qui rend impossible et meurtrière la potion merkozyste. Quoi il vous en coûte de le concevoir, il faut échanger la reconstruction de l’Etat grec par une remise à zéro de ses compteurs (si cela a encore un sens vu ce qui se profile partout ailleurs). Sinon l’Europe portera la responsabilité économique et morale de la catastrophe à venir.

      2. Les Grecs étant les « inventeurs  » de la démocratie , ils pourraient demander des droits d’auteurs à tous les pays utilisant ce système .
        Ça devrait les aider à payer leurs dettes .

      3. Bonsoir Genetais.

        « Défendre les Grecs ce n’est pas accepter n’importe quoi et surtout refuser cette loi du chacun pour soi qui semble érigée en système en Grèce. »

        Parceque vous croyez qu’ailleurs c’est pas du chacun pour soi?

      4. Lorsque la Grèce est entrée dans l’Europe, les Etats membres savaient la manière dont la Grèce était gérée. Il aurait fallu une aide : par exemple, leur apprendre à faire un cadastre comme en France où le modèle est intéressant et sans doute ce genre d’initiative dans d’autres domaines…

        Malheureusement, les mobiles d’avoir permis à la Grèce d’entrée dans l’Europe était probablement ailleurs et d’intérêt purement mercantiles. D’ailleurs l’Allemagne et la France y ont bien trouvés leurs comptes( vente d’armes etc…)

        Le problème c’est la crise financière, les subprimes , la dérégulation. l’avidité des financiers, qui souffrent de psychose maniaco-dépressive caractérisé par l’euphorie ou la panique. Voir à ce sujet les très bons articles de Patrick VIVERET, philosophe. Il a un blog et j’apprécie ses analyses.

  11. Reste par ailleurs un désaccord sur le point de savoir s’il faut conserver l’objectif d’un niveau d’endettement public grec ramené à 120% d’ici 2020 ou si on peut le laisser atteindre un niveau plus élevé, par exemple 125%. Sur ce point, « il y a les fétichistes du 120% qui n’en démordent pas », en particulier les Pays-Bas, l’Allemagne et la Finlande, selon une source proche des négociations.

    « Nous faisons face à une situation particulière, on nous pose toujours de nouvelles conditions et cela est dû au fait qu’il y a des puissances dans l’Europe qui jouent avec le feu et croient que la décision d’octobre (sur le nouveau prêt) pourrait ne pas être appliquée (…) et qui veulent éventuellement que la Grèce soit hors de la zone euro », a déclaré M. Vénizélos, à l’issue d’une rencontre sur l’économie avec le président grec Carolos Papoulias. Ce dernier a d’ailleurs renoncé à son salaire en un geste « symbolique », a indiqué M. Vénizélos.

    Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a réaffirmé mercredi la volonté de son pays d’aider la Grèce, mais seulement si celle-ci n’était pas « un puits sans fond ».

    Mais le Luxembourg, quatrième pays de la zone euro toujours noté « triple A » par les trois grandes agences de notation avec l’Allemagne, les Pays-Bas et la Finlande, a également manifesté son impatience ces derniers jours.

    Son ministre des Finances, Luc Frieden, a laissé entendre lundi que la Grèce pourrait être exclue de la zone euro si elle ne tenait pas ses promesses de réformes et de réduction du déficit public. « S’ils ne font pas tout cela, je pense qu’alors nous devrons continuer avec 16 pays » dans l’Union monétaire et « qu’ils s’excluent eux-mêmes de la zone euro », a-t-il dit.

    http://www.boursorama.com/actualites/la-grece-amere-et-determinee-face-a-des-europeens-intransigeants-2116d225dbd6ea3b0c2c988bd4ad4cd6

  12. La crise traversée actuellement par les pays européens rappelle étrangement celle qui a frappé l’Allemagne en 1929. Jugez plutôt:

    Ce sont les obstacles aux exportations allemandes à l’étranger (notamment les dévaluations), et la faiblesse de l’investissement productif qui ont entraîné la baisse de production (selon Holtferich). La structure concentrée des entreprises allemande (konzerns) aurait également favorisé le développement du chômage.

    En 29, le PIB se contracte de 1,5%, le chômage monte à 5,9%. Dès mars 1930, Hindenburg, devant le blocage du Parlement, d’accord sur aucune majorité, nomme Von Brüning à la Chancellerie sur les conseils de Von Schleicher. C’est déjà la fin du parlementarisme allemand. Le chancelier gouvernant par décrêt. Il deviendra bientôt le « Chancelier de famine » dénoncé par les communistes.

    En effet, face à la baisse des recettes de l’Etat due à la diminution des recettes (impôts) et à l’augmentation des prestations sociales (hausse du chômage), face à la dégradation de la balance commerciale allemande, Brüning décide d’un programme de déflation pour diminuer les dépenses de l’Etat et relancer la compétitivité des entreprises. Cependant la récession s’accentue en 1930, le Pib chutant de 7,8%, les exportations de 5,2%, le chômage passant à 9,1%. Aux élections législatives de septembre, Les nazis obtiennent 18% des suffrages contre à peine 2,6 % en 1928.

    Mais en 1931, la situation s’aggrave dramatiquement, Le Danat, grande banque allemande, fait faillite, emportée par la crise américaine et la faillite du Credit Anstalt de Vienne. Les banques allemandes sont trop exposées à l’étranger, leurs fonds propres sont trop faibles, enfin elles utilisent l’épargne de long terme pour financer des crédits de court terme. Le système bancaire allemand est au bord de l’effondrement. L’Etat doit intervenir et recapitaliser les banques, transformant ses prêts en participations au capital. Mais le crédit s’en trouve considérablement amoindri, renforçant la dépression sur l’activité industrielle, pourtant en pleine chute. Pour 31, le PIB chute encore de 7,8%, les exportations de 9,1%, le chômage enfle encore à 13,9%.

    L’article complet sur le lien suivant: http://lespoir.jimdo.com/2011/10/31/le-lib%C3%A9ralisme-%C3%A9conomique-a-t-il-enfant%C3%A9-hitler/

  13. Déclaration de F. Hollande :
    « La gauche a gouverné pendant 15 ans, pendant lesquels elle a libéralisé l’économie et ouvert les marchés à la finance et à la privatisation. Il n’y a pas de crainte à avoir »

    Si il y a encore des gens qui pensaient que le PS défendrait les interets des travailleurs dans la mondialisation qu’il prone…
    Cet article devrait leur remettre les idées en place : le PS est resté le champion de la dérégulation !

    http://www.lepoint.fr/politique/election-presidentielle-2012/francois-hollande-aujourd-hui-il-n-y-a-pas-de-communistes-en-france-15-02-2012-1431539_324.php

      1. « La gauche a gouverné pendant 15 ans, pendant lesquels elle a libéralisé l’économie et ouvert les marchés à la finance et à la privatisation. Il n’y a pas de crainte à avoir. »
        F. Hollande à The Guardian.

        Ben, justement, Janus fout les foies.

    1. Il s’agit de propos prêté à Hollande par la presse Anglaise lors d’un repas.

      Propos relayés par Le Point.

      Ces propos ne visaient pas le capitalisme financier mais l’équilibre des forces à Gauche.

      1. Curieusement, François Hollande, dans sa mise au point, n’a pourtant rien renié des propos qui lui étaient prêtés (à quels taux d’ailleurs ?).

      2. Propos relayés par le Guardian quand même. Et ces propos visaient à la fois le capitalisme financier et l’équilibre des forces à gauche.

    2. Normal, Hollande veut rassurer les investisseurs à propos du PS.
      Mitterand était tout, sauf socialiste – je ne suis pas le seul à le constater. Le PS était pour lui le véhicule pour bâtir sa carrière, pour atteindre le but principal: la présidence. Le PS, parti post-68, a suivi les autres partis de gauche en Europe: il s’est largement droitisé, en conservant un discours socialisant.

    1. Eh ben ! Positions tranchées du directeur général de la Fédération des industries allemandes Markus Kerber ! La Grèce, c’est le tiers-monde, quantité négligeable au niveau politique, économique géo-stratégique, à balancer par-dessus bord, l’euro une expérience qui n’a pas marché, etc… A vos Marks…! Prêts… !

  14. Et si le défaut était programmé pour un week-end juste après le nouveau LTRO de la BCE à la fin du mois ? Les banques pourraient ainsi amoindrir l’effet du défaut par de fraiches liquidités… le fait de devoir les rendre 3 ans après serait le dernier de leur problème, 3 ans étant le très long terme à l’échelle de ce qu’il se passe…

    1. C’est la théorie reprise par zero hedge et la presse UK, il n’y a jamais eu la moindre intention de mettre en place ce second plan car ensuite suivraient un troisième etc..

  15. Le président du directoire de Bosch, l’un des industriels les plus respectés d’Allemagne et proche conseiller de la chancelière Angela Merkel, a plaidé pour une sortie de la Grèce de l’Union européenne dans un entretien à Manager Magazin.

    « Cet Etat, avec ses retraités fantômes et ses gens riches qui ne paient pas d’impôts, un Etat qui n’a pas d’administration qui fonctionne, n’a pas sa place dans l’Union européenne, » a déclaré Franz Fehrenbach dans un entretien à paraître vendredi 17 février.

    Il s’agit du dernier en date d’une liste de grands dirigeants d’entreprises allemandes à s’élever contre le rôle de la Grèce dans l’UE et la mise en place d’un deuxième plan d’aide. Selon une enquête menée auprès de plus de 300 dirigeants parue dans le magazine, environ 57 % d’entre eux souhaitent une sortie de la Grèce de la zone euro et un retour à la drachme.

    A la question de savoir ce que les dirigeants politiques devraient faire si la Grèce ne quittait par la zone euro de son propre chef, Franz Fehrenbach, qui ne s’exprimait pas en tant que conseiller du gouvernement, a répondu : « Alors, l’Union Européenne doit modifier ses lois et l’expulser, aussi difficile que cela puisse paraître. »

    Source : dépeche Reuters.

    En clair :

    L’Allemagne, l’Autriche, les Pays-Bas, le Luxembourg, la Finlande, ne veulent plus prêter des dizaines de milliards d’euros à la Grèce, car ils savent que la Grèce ne les leur remboursera jamais.

    L’Allemagne, l’Autriche, les Pays-Bas, le Luxembourg, la Finlande, veulent que la Grèce quitte la zone euro.

    1. La sortie de l’Euro commence sérieusement à gagner les esprits :

      http://tr1.bp51.net/do?6044C4732BE306F6E6F2C2A93F77C701124207E71B79BA6E6265C232439C178906B3A30E6055A5B3A65790F15994BDF7E4C360377B0A9985F1E8005B0DE42D94A87B1D1AC8AEF51BF0C73B03750DE2A9

      Le balltrap a commencé :

      « Le Portugal est aussi dans la ligne de mire des snipers germaniques : il ne pèse pas beaucoup plus lourd que la Grèce dans l’économie européenne, et il est également menacé par la spirale mortelle austérité-déflation-défaut de paiement. »

      http://www.causeur.fr/grece-a-quoi-joue-merkel,15601

  16. Et si c’était l’Allemagne qui poussait la Grèce à sortir de la « zone euro ».? Cela l’arrangerait bien.

    1. D’après un article du Nouvel Observateur, une dette contractée de force par l’Allemagne nazie auprès de la banque nationale grecque et jamais honorée avive la rancœur des Grecs vis-à-vis de l’Allemagne.
      Dette équivalente à 1/6 de la dette grecque d’aujourd’hui
      Voir dans le Nouvel obs il y a 1 jour
      « une dette nazie qui fait tache » par Pascal Piedbois-Lévy .

      http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20120214.OBS1352/grece-une-vielle-dette-nazie-qui-fait-tache.html

      Tant que cette dette ne leur est pas remboursée par l’Allemagne, l’arrogance de Mme Merkel à l’égard des Grecs est totalement déplacée .

    2. Une petite précision, toujours à propos de la dette nazie .
      Même si cette dette nazie a été annulée par la suite sur une décision des grandes puissances qui fut imposée aux créanciers grecs, cela ne dispense pas l’Allemagne de renvoyer l’ascenseur en annulant la dette de la Grèce au lieu de nous faire entendre les discours tant moralisateurs que cyniques de Mme Merkel envers la Grèce .

  17. Imposer de puiser dans les pensions plutôt que dans les crédits de l’armée relève du sadisme. Il semblerait que la Troïka veuille humilier et casser ce pays comme on le fait a des prisonniers qu’il faut briser. A quelle fin? Ce désir de domination est-il le symptôme d’une Troïka devenue folle? Ou est-ce une stratégie du choc? J’ai toujours cru au potentiel d’une Europe unie, qui échange et grandit. A 35 ans, je me rends compte que cette idée a ete prise en otage par la cupidité délirante de certains puissants sociopathes.
    J’ai super mal au moral…
    Merci pour ce blog.

    1. Il s’agit de faire un exemple, afin que les autres peuples se le tiennent pour dit.
      L’Europe « libérale » est devenue une maison de correction, attention aux contrevenants:
      ils seront châtiés sans pitié. Tel est le message délivré par la finance internationale,
      via ses fondés de pouvoir de la Troïka.

    2. J’ai super mal au moral…

      C’est normal cela ressemble progressivement à un plus mauvais film d’horreur, qui préfère prendre en otage le monde est bien plus pris en otages que vous pouvez l’être.

      C’est le premier but recherché des puissants les plus avides de la planète afin qu’ils puissent se sentir faussement bien entre-eux dans le tout confort, ça fait surtout mieux vendre de la quantité, des psychotropes et du soma.

      Et même si le monde leur appartient davantage, ils ne pourront pas plus vous prendre cela en vous, cette pensée par exemple que les choses auraient pu être bien plus différentes pour les peuples et les êtres.

      Ce qui aurait été plus grave c’est que 100% de l’humanité puisse leur ressembler à longueur de vie, non n’ayez pas aussi mal je vous y invite.

      1. Voir les choses telles qu’ elles sont, ce n’ est pas toujours agréable.
        Mais au moins ce faisant on se range du côté de la réalité, ce qui permet de la combattre si il faut.

        User de substances quelles qu’ elles soient, ou du consumérisme pour s’ empêcher de ressentir la douleur peut être compréhensible. Néanmoins il y a un moment où il vaut mieux se mettre debout et avancer. Que nous n’ ayons pas le moral les arrange trop bien, je ne leur ferai pas ce plaisir.

    3. « A 35 ans, je me rends compte …  » mieux vaut tard que jamais !

      « …de certains puissants sociopathes. » Ces sociopathes seraient moins dangereux sans l’armée de leurs serviteurs ( politiques , économistes ,journalistes , sondeurs , publicitaires … ) cf « les nouveaux chiens de garde « .

      1. Je viens de recevoir l’adresse par mail: de mon côté, ayant fait le test, je ne tombe ni sur le FN, ni sur le NPA: Jésus-Marie-Joseph…

        Ce dont je suis curieux, c’est qui est précisément à la base de ce site! Et n’y a-t-il pas un problème potentiel avec la CNIL?

    1. Je pense que la plupart des gens qui votent sur ce genre de site ou y participent sont ceux décus par les politiques actuelles de l’UMP et du PS. Partant de là, les intentions de votes paraissent normal.
      Si que les gens votant aux extremes votaient à l’élection présidentielle, c’est sur que les extrêmes arriveraient au second tour… Pas représentatif c’est certain !

  18. Les travailleurs d’Eleftherotypia sont de retour
    et avec leur propre journal !
    par Moissis Litsis*

    Ça y est ! C’est fait! Les travailleurs d’Eleftherotypia, un des plus grands et plus prestigieux quotidiens grecs, vont de l’avant dans la grande entreprise de l’édition de leur propre journal « Les Travailleurs à Eleftherotypia » !
    Depuis le mercredi 15 février, les kiosques dans tout le pays affichent à côté des journaux habituels un journal de plus, écrit par ses propres salariés. Un journal qui ne cherche pas seulement à mettre en évidence la lutte des travailleurs de Eleftherotypia, mais qui veut aussi être un journal d’information complète, spécialement en cette période si critique pour la Grèce.
    Les 800 travailleurs et travailleuses à l’entreprise X. K. Tegopoulos, qui édite le journal Eleftherotypia, des journalistes aux techniciens, des nettoyeuses aux employés et aux concierges, sont en grève reconductible depuis le 22 décembre 2011 puisque le patron ne leur verse plus leurs salaires depuis aout passé !
    Les travailleurs de Eleftherotypia, voyant que le patron demande l’application de l’article 99 du code des mises en faillite, en vue de se protéger de ses créanciers, en réalité ses salariés auxquels il doit un total d’environ 7 millions d’euros en salaires impayés (!), ont décidé parallèlement aux mobilisations et aux actions en justice de faire paraitre leur propre journal. Un journal distribué par les agences de la presse dans tout le pays, pour le prix de 1 euro (contre le 1,30 euro qui est le prix habituel des autres journaux), avec comme objectif de soutenir da caisse de grève.
    Etant impayés depuis sept mois, les travailleurs et travailleuses de Eleftherotypia sont soutenus par un mouvement de solidarité des diverses collectivités ou même des citoyens isolés qui font des dons en argent ou en espèces (nourriture, couvertures, etc). Avec l’édition de leur propre journal et l’argent de sa vente, ils pourront soutenir financièrement leur grève sans qu’il y ait la moindre médiation de personne : En somme, ils avancent dans une sorte d’autogestion.
    Le journal a été confectionné dans un atelier ami, dans une ambiance qui rappelait l’édition d’un journal clandestin, puisque la direction, dès qu’elle a appris que les journalistes vont de l’avant dans leur entreprise d’édition, a coupé d’abord le chauffage, ensuite le système employé par les rédacteurs pour écrire leurs articles et enfin, elle a fermé l’atelier lui-même, bien que pour l’instant l’accès aux bureaux du journal reste libre. Eleftherotypia des Travailleurs a été imprimé à une imprimerie étrangère à l’entreprise avec l’appui des syndicats des salariés de la presse, parce que les travailleurs de sa propre imprimerie hésitaient à occuper leur lieu de travail.
    La direction qui a peur de l’impact de l’édition autogestionnaire du journal, menace de recourir à des actions en justice, elle intimide en menaçant de licencier les membres du comité de rédaction qui ont été élus tout a fait démocratiquement par l’assemblée générale des grévistes. Cependant, le public grec, et pas seulement les lecteurs de Eleftherotypia, attendait avec grand intérêt sa parution – on a été submergé par les messages encourageant les journalistes à éditer seuls le journal- puisque la dictature des marchés est couplée de la dictature des medias qui rendent opaque la réalité grecque. S’il n’y avait pas le climat consensuel cultivé par la plupart des medias en 2010, avec l’argument qu’il n’y avait pas d’alternative quand le gouvernement Papandreou signait le premier Mémorandum dont l’échec patent est reconnu maintenant par tout le monde, on aurait peut être vu le peuple grec se révolter plus tôt pour renverser une politique catastrophique pour toute l’Europe.
    Le cas d’Eleftherotypia n’est pas unique. Des dizaines d’entreprises du secteur privé ont cessé depuis longtemps de payer leurs salariés, et leurs actionnaires les ont virtuellement abandonnées en attendant des jours meilleurs…Dans la presse, la situation est même pire. A cause de la crise, les banques ne prêtent plus aux entreprises tandis que les patrons ne veulent pas payer de leur poche, préférant avoir recours à l’article 99 –il y au moins 100 sociétés cotées en bourse qui l’ont déjà fait- afin de gagner du temps en vue de l’éventuelle faillite grecque et de sa probable sortie de la zone euro.
    Elefthrotypia a été créée en 1975 comme un « journal de ses rédacteurs » dans la période de radicalisation qui a suivi la chute de la dictature en 1974. Aujourd’hui, dans une époque marquée par la nouvelle « dictature des créanciers » internationaux, les travailleurs et les travailleuses d’Eleftherotypia ont l’ambition de devenir l’exemple lumineux d’une information totalement différente, en résistant à la « terreur » tant du patronat que des barons des medias, qui ne voudraient absolument pas voir les travailleurs prendre en main le sort de l’information.

    *Moisis Litsis est rédacteur économique, membre du Comité de Rédaction d’ « Eleftherotypia des Travailleurs », membre suppléant du Conseil d’Administration du syndicat grec des Journalistes (ESHEA).

    1. Merci de votre réponse

      Les résultats de votre site sont étonnants/intéressants, ne correspondants en aucune manière aux sondages « officiels ». Pour plus de 200.000 « tests » effectués, on peut s’étonner de vos résultats, et se demander à quoi ils sont dus. Le fait que l’on puisse répondre plusieurs fois à votre questionnaire? Ou, comme le dit Pample « la plupart des gens qui votent sur ce genre de site ou y participent sont ceux décus par les politiques actuelles de l’UMP et du PS »? Si les résultats ne sont pas « pipés », (ce que je ne soupçonne pas, à priori: quel serait votre intérêt, en tant que simple particulier?), la raison d’une telle dichotomie doit être intéressante.

      Cordialement

      1. @ Bruno

        C’est un classique des sondages en ligne, ils sont squattés par la fachosphère. Le seul résultat un tantinet surprenant, c’est le NPA en 2ème position, mais cela s’explique par le développement et le prosélytisme prégnant sur les forums, sites, blogs, etc.

  19. J’aime beaucoup vos articles d’actualité mais si vous pouviez SVP éviter les phrases du genre « Les pressions destinées à amender la stratégie suivie doivent cesser, les tergiversations stopper. »

    On ne sait pas qui parle/pense/ordonne/voudrait, est-ce vous ? est-ce Merkel ?
    Ce n’est déjà pas facile à suivre toutes ces histoires alors si il faut décrypter en plus… 😉
    Sans rire ce serait bien si les propos de chacun étaient plus clairement identifiables immédiatement.

      1. Je les trouve surtout très optimistes, surtout sur l’Euroland. Je serais curieux de voir quelle géométrie de celui-ci ils anticipent pour les prochains mois (Grèce inclue ou non, Portugal Espagne ???). L’article sur la Grèce dans l’édition abonné doit être intéressant, vu les développements récents..

  20. @ JP
    15 février 2012 à 17:04

    En effet, l’origine du mensonge est probablement le mensonge a soi meme…..On disait dans notre ardenne profonde « Vla l’nœud, qui dit l’soyeux! » JP ! Nous approchons enfin au fin fond de nous mêmes, ….Au noeud de notre problème ! ;-))) Comprenne qui pourra ….Le sens de cet ancestral bon sens perdu !

  21. Je vous conseille de jeter un œil à l’émission « C dans l’air » d’aujourd’hui sur la Grèce.

    Même si les intervenants veulent terminer sur une note optimiste, le reste de l’émission est assez sombre. Les élections d’avril sont sur le point de balayer le PASOK et la ND !

  22. Un article important du figaro.fr rubrique économie a rapidement disparu du site figaro ce jour…copie pour info à tous:

    (je cite ci-dessous Le Figaro rubrique économie aujourd’hui)

    « Goldman Sachs profite de son réseau d’anciens pour faire de gros profits sur l’euro face aux autres devises.
    Quel est le point commun entre Lucas Papademos, premier ministre de la Grèce, Mario Monti, président du Conseil italien et Mario Draghi à la tête de la BCE? Ce sont tous des anciens de Goldman Sachs. Et ils sont tous en train d’oeuvre au sauvetage de l’euro. Chacun de ces hommes politiques a des informations de tout premier ordre sur la situation. Autant dire qu’elles valent de l’or.

    La banque d’affaires américaine la plus prestigieuse serait en train de rafler la mise. Ses clients en profitent car l’établissement leur a envoyé des notes leur conseillant d’acheter la devise européenne avant que la Grèce vote le plan de sauvetage.

    D’après une source de marché, Goldman Sachs aurait bâti d’importantes positions spéculatives sur l’euro, par le biais d’achats au comptant et avec des produits dérivés. C’est très facile car le marché des changes est le plus liquide au monde, avec 4.000 milliards de dollars échangés par jour. L’euro-dollar est la paire de devises qui suscite le plus de transactions. Récemment, de très gros volumes ont été échangés sous 1,31 et vers 1,3110 dollar. L’euro-yen, qui a bien rebondi ces derniers temps, est aussi apprécié des cambistes.

    Il convient de rester prudent car la spéculation sur fonds propres est sensée être très encadrée avec les règles bancaires votées aux Etats-Unis. Les comptes trimestriels de Goldman Sachs permettront d’en savoir plus.

    Absence de risque juridique en raison de la nature du marché des changes
    Grâce à son réseau d’anciens, Goldman Sachs a un temps d’avance sur les marchés. Elle peut utiliser ces informations en toute légalité car il n’y a pas de délits d’initiés sur le marché des changes. Les opérations se font de gré à gré entre de nombreux participants, fonds spéculatifs, banques centrales ou traders de banques… Goldman Sachs ne devra pas endurer de procès comme ceux subis en raison de ses opérations de vendre de créances liées aux crédits américains pourris («subprime»).

    Même si elle risque fort de ne pas détailler sa stratégie, la banque devrait faire état de gros profits de trading à l’issue du premier trimestre. Une partie significative devrait venir de sa spéculation réussie sur l’euro, pour peu que la stratégie risquée soit récompensée. Une nouvelle fois, Goldman Sachs réussit en étant en avance sur les autres intervenants. En effet, de très nombreux hedge funds avaient vendu de l’euro encore récemment.

    Il reste bien entendu des questions. La principale est de savoir comment Goldman Sachs a couvert ses risques. En général les traders aiment acheter un sous-jacent, par exemple l’euro-dollar, et en vendre un autre. De toute façon la banque refuse de communiquer sur ses stratégies. Elle aurait tort de le faire. Son culte du secret fait partie de ses recettes pour réussir.

    Le sentiment des Experts Figaro Bourse: il paraît judicieux de ramasser du Goldman Sachs vers 110 dollars. La valorisation est élevée mais la banque a encore les moyens de générer beaucoup de profits, pour peu que le marché des fusions-acquisitions reparte.

    Horizon d’investissement: pour six mois.

    Profil d’investissement: pour les investisseurs appréciant les valeurs financières.

    1. Peut importe les misérables magouilles des charognards…
      Ce qui hallucine c’est leur coure vue et leur imbécillité…
      J’insiste sur ma position: C’est de la folie…
      Un changement de paradigme a lieu, et Jorion l’avait prévu.
      Les stratégies de Goldman sont donc dérisoires, stratégies d’ancien régime…
      Ces gens pédalent dans la choucroute d’un dollar ne valant plus tripette…
      On est en plein délire…
      Peut importe leur niaiserie financière, leur ère est terminée…
      C’est le marquis de Caraba…
      Bientot le roi Capital aura disparu…

  23. J’en profite pour dire un truc:
    C’était folie de le dire:
    Un CDS n’assure rien du tout. Il est adossé a des organismes fantoches qui se mettent en faillite au moindre remboursement excessif.
    Comme les CDS font des dizaines de trillions de dollars de paris, il est évident que personne ne peut rembourser sur la planète…
    C’est impossible et impensable…
    Surtout que le CDS est dérégulé, sans aucune contrainte de capitaux minimum….
    Bref c’est de l’arnaque totale…Si c’est dérégulé, pourquoi respecter le contrat, hein?
    Faut etre maso….
    En clair, les banques ne sont pas du tout assurées sur leurs risques…Cela était bon pour rassurer l’abruti rentiers qui écoute les agences de notation…Du pipeau pour couillons.
    Elle le savent, et sont au bord ou littéralement en faillite.

  24. Mon impression, connaisant Merkel: elle fait peut-être exprès, elle et Schäuble, pour pousser la Grèce vers la sortie. Il faut bien trouver une solution, mais le gouvernement grec a peur d’une faillite ou d’une sortie de la zone euro, peur des conséquences économiques et son impacte social. L’euro est devenu, en quelque sorte, le symbole pour ce que l’on appelle en ethnologie « le culte cargo ».

  25. On avance, pour autant qu’on peut croire un sondage…
    la moitié des Grecs en faveur de la répudiation de la dette !

    « Un sondage paru ce jour dans Paron tis Kyriakis donne plusieurs éléments  : d’abord, 48 % des sondés préfèrent la faillite du pays et 38 % la refusent. Ce chiffre renforce à sa manière ce que la gauche radicale et anticapitaliste dit depuis des mois  : les mémorandums et autres mesures non seulement appauvrissent la population, mais elles n’ouvrent aucune perspective de relance, contrairement à ce que claironnent les héraults libéraux  ! Ce constat est aujourd’hui largement partagé, y compris par des «  compagnons de route  » de la social-démocratie traditionnelle.

    Mais les pourcentages de vote pour les partis sont aussi impressionnants  : le Pasok, largement élu en 2009, passe au quatrième rang avec 8, 7 %, la droite arrivant en tête avec 21, 4 %. En second une scission droitière et inexistante du Synaspismos emporterait 13, 7 %, et en troisième Syriza avec 8, 8 %. Le KKE (PC grec) arrive à 7, 1 %, l’extrême droite Laos tombe à 3, 9 %. »
    Article intégral sur la situation politique:
    http://www.npa2009.org/content/gr%C

  26. la corruption généralisée qui gangrène les relation économiques au sein de l’UE et qui est le principal générateur de ce que les juristes appellent la Dette Odieuse, c’est-à-dire une dette contractée contre l’intérêt des citoyens, non solvable et par le moyen de la corruption.
    Voici donc quelques points étapes qui ont massivement contribué à enfoncer la Grèce dans la dette :

    Arrière plan historique
    -1967-1974 La dette a quadruplé pendant la dictature des colonels. C’est open-bar pour les vendeurs d’armes américains qui fourguent tout une flotte de chasseurs F104G Starfighter, F102 Convair, F4 Fantom et F5 Freedom Fighter. Il faut bien payer son dû à Oncle Sam qui a mis la Junte au pouvoir.

    Dès la chute du régime, on change de fournisseurs : Pour entrer dans la CEE la Grèce fait les yeux doux aux vendeurs de canon européens : Dassault (chasseurs Mirage) et à Krupps (Chars Leopard)

    La grande bouffe européenne du XXIe siècle

    1999-2000 La firme américaine Raytheon vend son système antimissiles Patriot. 10 millions d’euros en pots de vin via des cadres de Siemens selon le témoignage de Reinhard Siekaczek.

    2000-2002 Le constructeur automobile allemand MAN est mis en examen par le parquet de Munich pour avoir soudoyé les autorités dans plusieurs pays pour obtenir des contrats parmi lesquels celui de fourniture de véhicules à Athènes et au Pirée (une centaine de Trolleys bus, des véhicules militaires…).

    2004 : Gabegie Olympique
    Le budget initial prévu 1,3 milliard de dollars.
    Coût réel estimé 14,2 milliards de dollars.
    Cout réel incluant les pots de vins : plus de 20 milliards de dollars.

    Pourtant un seul cas de corruption fait l’objet de poursuites en Grèce comme en Allemagne : celui du Groupe Siemens qui a fourni le système de sécurité c4i (Command, Control, Communications, Computers, and Intelligence) qui n’a jamais fonctionné (10 millions € de pots de vins).

    http://www.scribd.com/doc/14433472/

    Siemens décroche aussi en 2004 la digitalisation des centres téléphoniques de la compagnie nationale de télécoms OTE (100 millions d’euros en pots de vin)
    Siemens arrosait le personnel politique des deux bords, les hauts gradés et la haute administration grecque pour décrocher des contrats mirifiques . Les pots de vins dépasseraient le milliard d’euros.
    L’ Allemagne a refusé d’extrader l’ex-patron du groupe Siemens-Hellas en Grèce.

    La construction du métro d’Athènes a donné lieu aussi à 50 million € de pots de vins, dont le bénéficiaire était la compagnie allemande Ferrostall.

    2007 Scandale des sous-marins allemands U-214 de HDW (Howaldtswerke-Deutsche Werft) d’une valeur globale de 5 milliards d’euros (120 millions de pots de vins) qui plus est défectueux (gitent énormément à gauche et équipement électronique HS).
    http://www.defenseindustrydaily.com/

    Autres scandales en vrac :

    Pots de vins dans la vente de matériel aux chemins de fer grecs (SEK),
    Pots de vins lors de l’acquisition du système de télécommunications Hermès par l’armée grecque (Siemens, EADS)
    Scandale du marché des équipements surfacturés des hôpitaux grecs.
    Le mirifique pont-Rion-Antirion.
    La mégalomane voie AEgnatia romaine devenue autoroute déserte avec 1650 ponts et 76 tunnels (100 mk de tunnels) !
    Trop !
    Trop de fric, trop de projets, trop de dettes.
    Les grosses puissances européennes sont allé « chercher la croissance avec les dents » et elles l’ont trouvée chez les Grecs en achetant la complaisance de la classe dirigeante.
    Comment pouvait-on ignorer que l’économie de la Grèce ne pouvait pas supporter tous ces investissements titanesques et tous les autres dont je ne parle pas, l’aéroport Vénizélos, l’autoroute Attiki… tous deux concessions allemandes ?

    Et ces scandales ne vous en rappellent-ils pas d’autres ?
    Celui des frégates vendues à Taiwan ?
    Celui des sous-marins de l’affaire Karatchi ?
    Ce n’est pas une coïncidence. La corruption fait partie du système et le finance.
    L’UE, si prompte à donner des leçons de démocratie aux antipodes ne parle jamais de la corruption qui gangrène les échanges entre pays membres et les grand marchés publics. La corruption des élites des pays clients par les gros industriels des pays industriels, le tout au détriment des contribuables est la face cachée du « libre échange » européen.

    C’est le système des assassins économiques décrit par John Perkins.

    Personne en Europe ne lutte. Les affaires sont étouffées. C’est l’omerta.
    Et « ils » voudraient nous mettre sur la paille pour continuer leur manège?
    Réveillons nous! refusons toutes ces « aides » et systèmes de soutien à des économies pourries! Allons chercher l’argent des commissions occultes là où il se trouve: Dans la poche des politiciens véreux qui se sont laissé acheter!

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